Lui, l’unique

Il mesure 1m25 il a 7 ans. Il est le premier de sa classe. Une grande maturité. Un rien de tristesse dans les yeux. Et un sourire à tout casser.

C’est mon fils. Et quand je le regarde je me dit mais comment j’ai pu, comment j’ai pu lui faire ça. Comment j’ai pu l’abandonner un jour.

Je l’ai vu ce soir, je le revois demain. Un miracle dû à son père, parce que je lui ai laissé entendre qu’il serait possible eventuellement qu’un jour on pourrais se remettre ensemble.

Mon fils se pose des questions, et me posent des questions. Je ne sais pas toujours y répondre, je n’ai aucun talent pour les euphémismes. Il veut savoir pourquoi je ne vis pas avec eux, pourquoi il ne vient pas chez moi…

Aujourd’hui je lui ai dit les choses aussi simplement que possible mais je n’ai pu encore une fois protéger son père. Je lui ai expliqué que je me droguais et que tant que je n’arreterais pas je ne pourrais pas vivre avec lui.   Je lui ai dit que je ne pouvais pas venir le voir aussi souvent que je le parce que son père ne le voulait pas. Qu’il avait peur que je lui fasse du mal.

Je n’aurais surement pas du lui dire mais je ne peux plus dire à mon fils que je ne veut pas le voir.

Sa réaction à été plutôt violente, pour ça il me ressemble. Je l’ai calmé mais je pense que demain avec son père se sera chaud.

Un espoir est né, celui de voir mon fils plus souvent.

Et ce soir je me sens capable de tout, capable d’abattre des montagnes, d’abattre ce putain de mur. Mais je ne suis pas clean, alors le monde est beau, mais demain au reveil….